© Dernières Nouvelles D'alsace, Samedi 22 Mai 2004.

Vincent Narducci :
Monsieur le Président...


 


 


Vincent Narducci : « Il existe une volonté réelle de réussir et c'est ce qui m'a poussé à accepter cette présidence ».

photo M.Burcklé


 

   Cela faisait trois ans qu'on l'espérait et qu'on la mijotait. La Ligue professionnelle a enfin vu le jour à l'occasion de la Coupe de cette même Ligue, organisée cette semaine à Dunkerque. Et son premier président n'est autre que Vincent Narducci, Alsacien de coeur s'il en est.
 On avait presque fini par s'y habituer. Organisée depuis trois ans, depuis cette édition 2001 confiée au SC Sélestat et remportée par Chambéry, la Coupe de la Ligue manquait pourtant singulièrement de cette paternité qu'on lui avait promis. De cette Ligue professionnelle, puisque le basket ou le foot ont dans ce domaine montré l'exemple, qui doit être la vitrine du handball français.

Invendable
ou mal vendu ?

On avait mis la charrue avant les boeufs par la force des choses. Pour, sans doute, provoquer le destin, faire comprendre à ceux qui se revendiquent de la famille, qu'il fallait vraiment faire quelque chose.
 Parce que, tout double champion du monde qu'il est (en 1995 en Islande, six ans plus tard en France), le handball français a bien du mal à se vendre depuis tout ça. Du mal parce qu'il est invendable ou parce qu'il est mal vendu ? Au moins cette Ligue professionnelle créée cette semaine à Dunkerque et qui aura en charge les destinées du plus haut niveau français aura-t-elle le mérite d'apporter une première réponse à cette première question.
 La Ligue, lire LNH dans le texte, a donc vu le jour. Et son premier président, élu par les clubs évoluant en Division 1, dont Sélestat forcément, n'est autre que Vincent Narducci.

Homme de pari

 Expatrié à Saint-Raphaël depuis quelques temps, l'homme - le papa aussi de Yohan Lhou Moha ou Sébastien Narducci, pas inconnus dans le microcosme du handball régional - a quelque chose d'Alsacien. C'est, qu'après avoir oeuvré à la Robertsau et au Racing, le Vincent en question a eu la riche et belle idée d'être à l'origine, un beau jour de 1995, de la création de l'EuroTournoi. Dont il fut le patron durant sept ans.
 Pourquoi lui ? Président Vincent n'en sait pas forcément plus. « On m'a appelé pour me demander si j'étais prêt à relever le challenge. J'y ai réfléchi... une demi-heure et j'ai accepté. Parce que je suis un homme de pari et parce qu'il me semblait qu'une telle structure, à même de faire progresser le handball, devait voir le jour. »
 De son lit d'hôpital où il est sorti vainqueur d'un combat pas forcément facile, Vincent Narducci a ainsi décidé d'honorer la confiance que d'aucuns plaçaient en lui.
 « Je ne suis ni inféodé à la Fédération française, ni acoquiné avec qui que ce soit. Ceux qui m'ont proposé de présider cette nouvelle Ligue voulaient sans doute quelqu'un de consensuel, un homme ouvert au dialogue, sans a-priori, mais animé par cette envie de faire avancer les choses qui m'a toujours guidé. J'ai plongé la tête la première... »

« A l'écoute... »

 A peine élu et déjà en action, Vincent Narducci, qui sait ce qu'il doit à l'EuroTournoi et à tous ceux ayant oeuvré à ses côtés pour que celui-ci existe.
 « Il y a pas mal de dossiers en attente qui nécessitent qu'on se mette vite au travail. Dont celui traitant du marketing, un des plus importants. On va rencontrer des gens, taper à des portes. Plus vite on sera crédibles, plus rapidement on avancera. » Et mieux le handball se vendra au travers de cette Ligue amenée à grandir en dehors du carcan fédéral tout en restant en relation étroite avec la Fédération « qui demeure le grand frère ».
 « Il existe une volonté réelle de réussir et c'est ce qui m'a poussé à accepter cette présidence. Nous serons à l'écoute de tous et toutes les idées seront les bienvenues. Je ne vois vraiment aucune raison pour que cette Ligue ne devienne pas un outil remarquable... »
 Dont acte, Monsieur le Président. Rendez-vous dans un an pour un premier bilan.

Alain Voyer