© Dernières Nouvelles D'alsace, Jeudi 01 Juillet 2004.

Des adversaires sur mesure


 


 


Talant Dujshebaev, le bien prénommé. Élu meilleur joueur du monde en 1994 et 1996, l'Espagnol reste un des tous meilleurs joueurs en activité. A voir, fin juillet, à Strasbourg.(Photo AFP)

 


 

Le 11e EuroTournoi de Strasbourg se déroulera du 22 au 25 juillet au Rhenus sports. Trois semaines avant les Jeux Olympiques d'Athènes auxquels participeront les quatre équipes présentes en Alsace : la France, l'Espagne, la Hongrie et l'Égypte.

Tout comme cela fut le cas il y a quatre ans (la Russie l'avait emporté devant l'Allemagne, la France et le Portugal), l'EuroTournoi sera, cette année, tournoi préolympique. A trois semaines de son entrée en lice à Athènes (le 14 août face au Brésil), l'équipe de France affrontera, au Rhenus sports, successivement l'Égypte (le 22 juillet), la Hongrie (le 24) et l'Espagne (le 25). De quoi bien se positionner avant une échéance dont Claude Onesta et ses joueurs attendent énormément.

Accumuler les données

 L'entraîneur français a, au demeurant, choisi ses adversaires en conséquence. Pour arriver à Athènes - après un crochet par le Caire où les Tricolores disputeront un ultime tournoi (avec la Russie, le Japon et l'Égypte) - avec le plus de données possibles en mémoire.
 « Avec l'Égypte, c'est du donnant-donnant, explique Claude Onesta. Je les voulais à Strasbourg pour pouvoir ensuite participer au tournoi du Caire afin de nous habituer à la chaleur. Cela faisait, par ailleurs, un moment que nous voulions faire quelque chose avec les Hongrois. L'EuroTournoi était une bonne occasion d'y parvenir, quand bien même c'est un adversaire que nous affronterons en poule à Athènes. Enfin, l'Espagne. L'équipe de France a, bizarrement, très peu joué contre elle hors compétition officielle. Juste avant les Jeux, c'est diablement intéressant de se frotter à un des ténors du handball mondial. »

Gare à la Hongrie

 Trois adversaires de talent et donc autant de bonnes raisons de les affronter au terme d'une longue période de préparation (elle a débuté en ce début de semaine à Rodez) et avant de partir à la « Conquête des anneaux » olympiques, slogan de la France du handball. Trois adversaires pratiquant un handball spécifique que Claude Onesta analyse.
 « La Hongrie constitue un des gros morceaux de notre poule (qui comporte également le Brésil, l'Égypte, l'Allemagne et la Grèce). C'est une équipe ambitieuse qui s'améliore de mois en mois, notamment grâce à la naturalisation de ses ex-Cubains (Rivero, un des tous meilleurs gardiens du moment évoluant à Pampelune, a rejoint en sélection Perez et Diaz). On les secoue assez régulièrement, mais il ne faudra certainement pas se contenter du minimum pour espérer les battre. Ils pratiquent un jeu classique en défense comme en attaque où ils se reposent sur leurs bras, Nagy et Perez. Il est très intéressant d'évaluer leur potentiel à quelques jours des Jeux. »

« Un match à cornes »

 L'Égypte, que la France affrontera, elle aussi, au premier tour des JO, constitue un autre test intéressant pour la formation tricolore.
 « Elle pratique un handball très mobile, fait d'explosivité et de vitesse, et fait preuve de beaucoup d'activité. Dans, un peu, le même style que la Grèce ou le Brésil. Elle possède quelques super-joueurs, comme Zaki, et même si elle avance peut-être un peu moins de potentiel qu'il y a quatre ou cinq ans, elle fait partie des équipes qui, sur un coup d'euphorie, peuvent battre tout le monde ».
 L'Espagne, enfin, constitue le gros morceau de cet ET. « C'est un des grands du hand mondial. Même s'ils ont du mal à s'imposer au niveau international, les Espagnols ont beaucoup de talent et un gros potentiel. Ils alignent, de plus, une génération qui arrive à son terme (Dujshebaev, Garralda) et qui voudra terminer en beauté. Ça sent le « match à cornes » dans la mesure où on peut pas jouer à distance avec une équipe comme celle-là... »
 Bref, ce sont trois adversaires à sa mesure, celle d'un possible futur champion olympique, que l'équipe de France affrontera du 22 au 25 juillet à Strasbourg. De quoi aborder la toute dernière ligne droite de sa préparation dans les meilleures conditions. « Ce tournoi constituera un repère fort, termine Claude Onesta. Dont nous retirerons forcément des enseignements majeurs. » Le spectacle n'en sera que plus intéressant...

A.V.