Michaël Guigou,
l'ailier pressé
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Habitué à brûler les étapes, Mickaël
Guigou n'a que 24 ans, mais un
palmarès énorme forcément appelé à
s'étoffer encore. Et à vitesse grand
« V ». (Photo DNA - Laurent Réa)
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A 24 ans, l'ailier
gauche Michaël Guigou est depuis plusieurs
saisons l'un des principaux atouts de
Montpellier et de l'équipe de France. Une
ascension en accéléré, à l'image de ce
jeune homme pressé.
Difficile de
ne pas apercevoir Michaël Guigou en ce
moment à Strasbourg. L'ailier gauche
international est présent aux quatre coins
de la ville sur les affiches officielles
de cette 13e édition de l'EuroTournoi.
Le Montpelliérain qui s'apprête à tirer
au but, le regard empreint de
détermination, c'est lui. Pour ce jeune
homme aux 24 printemps, figurer sur
l'affiche du tournoi strasbourgeois est
une marque de reconnaissance
supplémentaire.
Depuis qu'il a rejoint les rangs de
l'équipe fanion du Montpellier Handball en
2 001, Michaël Guigou truste les titres
avec l'ogre héraultais : 5 sacres de
champion de France, 5 coupes de France et
surtout la victoire en Ligue des champions
2 003.
Vif comme
l'éclair
Le natif
d'Apt est devenu l'un des principaux fers
de lance de son club, au point d'être élu
plusieurs fois meilleur ailier gauche de
l'Hexagone : « Le plus important dans ces
récompenses, c'est qu'elles sont la preuve
d'une certaine constance, explique t-il.
Il faut tout faire pour être le meilleur
rapidement et le rester le plus longtemps
possible. »
L'ailier gauche au gabarit passe-partout
(1,79m, 79 kg) peut aussi se targuer
d'avoir été élu « joueur le plus sexy »
par un magazine qui avait interrogé
plusieurs joueurs et joueuses de première
division.
« Ce vote récompense aussi le style de
jeu, précise le Montpelliérain. C'est vrai
que j'aime bien faire le spectacle, à
condition que l'efficacité soit au
rendez-vous. Si je peux faire une passe
dans le dos, je ne vais pas m'en priver. »
Sur les terrains, Michaël Guigou fait
penser à « Speedy gonzales », petit
personnage de dessin animé, vif comme
l'éclair et insaisissable. Pour s'en
convaincre, il suffit de se remémorer son
raid de la dernière minute contre Szeged
jeudi.
Après avoir traversé tout le terrain pour
chiper le ballon à un Hongrois parti en
contre, l'ailier montpelliérain offre une
passe aveugle à l'un de ses coéquipiers,
repart à toute vitesse dans l'autre sens
pour se retrouver devant le but adverse et
finalement manquer d'un rien un but sur
« kung-fu ». Le tout en quelques secondes.
Habitué à
brûler les étapes
Malgré cette
action de grande classe et ses trois buts
face aux coriaces Magyars, Michaël Guigou
se dit loin de sa forme optimale : « Je
retrouve petit à petit mes sensations
après une déchirure à un adducteur. Mais
j'ai encore du mal physiquement et je
subis un peu le contrecoup de la reprise.
Je dois être patient. »
La patience, une véritable gageure quand
on est, comme lui, habitué à brûler les
étapes. Guigou débute en équipe de France
à tout juste 20 ans. Aujourd'hui, l'ailier
est une pièce maîtresse des Tricolores de
Claude Onesta :« Michaël est allé vite car
il est doué, explique le sélectionneur. Il
n'y avait pas de raison de le faire
attendre. S'il est modeste et réservé,
c'est un leader par l'exemple. »
Guigou a fait ses premiers pas en Bleu
peu de temps après le départ de Daniel
Costantini qui le connaît depuis tout
petit. Voire même un peu avant : « Alors
qu'elle était enceinte de moi, ma mère
faisait un stage pour devenir entraîneur
qui était dirigé par Costantini, raconte
le feu follet de Montpellier. Il
travaillait au Sport-études handball à
Marseille. Il a dit à ma mère que dans 16
ans, elle m'inscrirait là-bas. »
La prophétie de l'ancien sélectionneur
s'est bien réalisée. Sauf que le petit
Guigou a rejoint le sport-études de la
cité phocéenne dès ses 15 ans. A l'époque
déjà, Michaël était un garçon pressé.
Matthieu David |