Le basket-ball ou le football aurait
pu un jour s'enorgueillir de compter
parmi ses meilleurs joueurs Olafur
Stefansson. En effet, l'Islandais de
Ciudad Real s'est essayé à ces sports
dans sa jeunesse. Dès 6 ans, il
pratique le basket, le foot et le hand
avec autant de bonheur. Plutôt occupé
notre ami! "C'est vers 11 ans que
j'ai un peu plus poussé vers le hand.
Mais je n'ai arrêté le basket qu'à 14
ans et le foot à 19." Pourquoi le
hand finalement? "Le Valur
Reykjavik avait une bonne équipe de
hand avec beaucoup d'internationaux.
En les voyant, ça me faisait envie et
comme on avait un super groupe, je
suis devenu handballeur. En plus étant
gaucher, j'attirais l'attention de mes
entraîneurs. J'aimais autant le foot
que le hand mais les circonstances ont
fait que je devienne handballeur."

Après Barcelone
Olafur ne tarde pas à se faire un nom
dans le hand islandais. Il intègre en
effet l'équipe nationale après les JO
de Barcelone où l'Islande a échoué au
pied du podium contre ceux qui
deviendront les Bronzés puis les
Barjots.
Rapidement, le championnat islandais
se révèle trop étroit pour son talent.
Comme beaucoup de ses compatriotes il
va s'essayer au handball allemand.
Wüppertal l'accueille en D2 pour deux
ans. Une première saison ponctuée
d'une accession à l'élite lui permet
de découvrir la Bundesliga la
suivante. Là aussi son bras gauche ne
laisse pas indifférent. Et Magdebourg
lui fait les yeux doux. A tel point
qu'il rejoint le club de l'ex-RDA en
1998. Il y côtoiera Kiki Gaudin, Joël
Abati, Guéric Kervadec et autres
Stefan Kretzschmar.
Olafur y découvre le top niveau
européen des clubs. Avec Magdebourg,
il se forge un palmarès éloquent:
Champion d'Allemagne 2001, Coupe de
l'EHF 1999 et 2001 et bien sûr, la
Ligue des Champions 2002.
Lassitude
Mais après cinq saisons bien remplies,
Olafur a fait le tour de la question
dans le championnat d'outre-Rhin. "Cela
devenait trop confortable à Magdebourg
et même dans la Bundesliga. Je
n'avançais plus, je stagnais. Il me
fallait un nouveau challenge." Ce
défi, il va le réaliser en Espagne, à
Ciudad Real. Comment ce gars du nord
va-t-il s'acclimater à la vie
ibérique? "Je me suis facilement
adapté à la vie de tous les jours. Je
voulais connaître autre chose, une
autre culture,." Son Français de
coéquipier à Ciudad Real, Didier
Dinart confirme: "Il est toujours
avide de découverte. Lorsqu'on voyage
on le voit toujours avec un gui de du
lieu où se trouve et un carnet dans
lequel il note des anecdotes sur
l'équipe ou sur ses découvertes de
voyage."
Talant et Raul
Mais côté hand les deux premières
saisons ne sont pas au goût de notre
Islandais. "Je n'étais pas
heureux. Malgré les résultats, nous
n'utilisions pas tout notre potentiel.
Si bien que je voulais quitter le club
après ces deux saisons." La
nomination de l'immense Talant
Dujshebaev comme entraîneur le fait
changer d'avis. "Avec son adjoint,
Raul Gonzalez, l'un ne va pas sans
l'autre. Ils se complètent, c'est un
peu le ying et le yang! C'est la plus
belle équipe avec qui j'aie jamais
joué." Il ne tarit pas d'éloge
sur son équipe. "Avoir de grands
joueurs, c'est bien mais s'ils ne
jouent pas en équipe, ça ne sert à
rien. Ciudad Real, c'est ma dream team
avec des dream coaches!" Une
dream team qui offre une deuxième
Ligue des champions à Olafur au
printemps dernier.
Et maintenant?
"Je m'accorde encore 2 ou 3
saisons à condition de rester à 100%,
je ne veux pas faire la saison de trop
ou régresser." S'il se voit
volontiers finir sa carrière à Ciudad
Real, l'équipe nationale lui tient
toujours à coeur. Malgré ses 220
sélections, il n'a remporté aucune
médaille dans une grande épreuve avec
l'Islande. "Mais j'y crois. Je
pense que d'ici deux ans, au Mondial
en Allemagne ou au championnat
d'Europe en Norvège, nous y
parviendrons. Avec aussi l'espoir
d'aller aux Jeux de Pékin en 2008. Si
on se qualifie, j'arrêterai la
Sélection après les JO."
D'ici là il y aura encore quelques
titres à glaner avec sa dream team...