Rendez-vous en 2008
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Claude Onesta :
« L'EuroTournoi est devenu un
tournoi référence à tous les
niveaux ». (Photo DNA -
Laurent Réa) |
A l'instar de
Daniel Costantini, son
prédécesseur à la tête de l'équipe
de France, Claude Onesta est
devenu un fidèle de l'ET. Un
tournoi que le Toulousain apprécie
tout particulièrement.
Il
était venu en 1999, alors
entraîneur d'une équipe de
Toulouse pas au mieux, mais que
les responsables de l'EuroTournoi
avaient malgré tout invité. Et il
n'avait pas oublié. Nommé
entraîneur de l'équipe de France
en 2001, au lendemain du 2e titre
de champion du monde remporté, à
Paris par Daniel Costantini et sa
bande, Claude Onesta n'a, depuis,
plus manqué ce rendez-vous du mois
d'août. En devenant un
inconditionnel.
« Ce tournoi est devenu une
référence à tous les niveaux. Il
continue de grandir, il s'est
professionnalisé, mais il a
toujours su garder sa
particularité par l'état d'esprit
et la convivialité qui y règnent.
Les gens qui l'organisent savent
ne pas se prendre au sérieux, tout
en oeuvrant avec énormément de
sérieux. On a beau chercher, il
n'y a aucune fausse note... »
« Chacun a été au meilleur de sa
compétence »
Bel
éloge de la part d'un habitué des
grands rendez-vous qui fut de la
partie avec l'équipe de France A'
(2002 et 2003) puis avec la
formation tricolore qualifiée pour
les JO d'Athènes en 2004. Et qui
pourrait fort bien remettre ça
dans deux ans avant le rendez-vous
olympique de Pékin. « Mais encore
faudrait-il que je sois toujours
en place et que l'équipe de France
se qualifie pour les Jeux... »
L'équipe de France... Difficile
de l'imaginer ne pas être du
rendez-vous chinois, elle qui a
participé à toutes les grandes
manifestations mondiale depuis...
1990. Elle qui a marqué les
esprits lors des derniers
championnats d'Europe en Suisse,
décrochant sa première couronne
continentale en affichant une
supériorité à la suédoise.
Premier titre, aussi, pour Claude
Onesta entraîneur qui ne dissimule
pas le plaisir qu'il a pu prendre
à l'occasion. « On ne va pas
parler d'une formule inadaptée.
Jouer sept matches, les sept
premiers de la compétition, en
neuf jours ne répond plus à rien.
En dehors de cela, c'est vrai que
ces 15 jours-là nous ont tous
marqué. Il en est ressorti une
impression de sérénité totale à
tous les niveaux. A celui du
staff, arrivé à maturité avec les
arrivées d'Alain Quintallet à la
préparation physique, d'un toubib
et d'un responsable vidéo. A celui
des joueurs aussi. Chacun a été au
meilleur de sa compétence. »
Puissance et sérénité
Indispensable lorsque l'on sait
le niveau d'un championnat
d'Europe, le plus difficile des
tournois puisque regroupant ce qui
se fait de mieux.
« Notre succès en Suisse tient à
plusieurs bonnes raisons, poursuit
Claude Onesta. Il y avait,
d'abord, des affamés dans cette
équipe de France, pas mal de
joueurs n'ayant encore rien gagné.
Tous, ensuite, voulaient montrer
que l'équipe de France pouvait
vivre "l'après trois stars"
(Richardson, Anquetil et Kervadec
venaient de prendre leur retraite
internationale), ce que d'aucuns,
dans leur entourage, pensaient
impossible. Il y avait, enfin, la
détresse d'Athènes et la galère
tunisienne à effacer. »
Il y avait le talent aussi et
surtout. Bref, des raisons à la
pelle de réussir dans une
compétition n'ayant laissé aucun
bon souvenir à un handball
français qui n'avait jamais fait
mieux qu'une 4e place aux
championnats d'Europe (en 2000 en
Croatie).
« Notre défaite en poule face à
l'Espagne a fait tomber les
masques. Elle nous a mis devant
nos responsabilités. Et personne
ne s'est défilé. Il en a résulté,
par la suite, une impression de
puissance et de sérénité
impressionnante. Le groupe s'est
montré solidaire, honnête,
travailleur et sa gestion n'en a
été que plus fluide. J'avais dit
aux joueurs que s'ils voulaient
prouver quelque chose, c'était là,
dans une compétition aussi
difficile, qu'il fallait le faire.
Ils ont su le faire. »
Objectif Pékin
Impressionnante face à
l'Allemagne (championne d'Europe
en titre), l'Espagne (championne
du monde) puis la Croatie
(championne olympique) en finale,
l'équipe de France s'est, d'ores
et déjà, positionnée comme la
grande favorite des Mondiaux 2007
organisés en Allemagne en janvier
prochain.
Mais Claude Onesta sait trop les
pièges attendant ses troupes pour
ne pas se poser de questions.
« Serons-nous capables de
retrouver une situation similaire,
de montrer autant d'ambition en
Allemagne qu'en Suisse ?
Arriverons-nous à bien prendre la
mesure de l'enjeu, à nous remettre
en condition ? »
L'entraîneur français en est
forcément persuadé, sachant
également que rien ne sera donné à
sa formation. Et c'est pour
trouver quelques réponses à ses
questions qu'il regroupera tout
son monde du 22 au 29 octobre,
deux matches face à la Russie à la
clé. Pour préparer ces Mondiaux,
pour y décrocher une qualification
aux JO promise au... seul
vainqueur du tournoi.
« Le but est de se gagner notre
billet pour Pékin. L'emporter en
Allemagne serait bien sûr l'idéal.
Sinon, il nous faut terminer dans
les quatre pour aborder les
tournois de qualification dans les
meilleures conditions. »
Dans quel cas, promis, et pour
peu que Claude Onesta en soit
toujours (mais pourrait-il en être
autrement ?), la France sera de
l'EuroTournoi 2008. On en salive
déjà...
A.V. |