Son
sourire
qui
illumine
en
permanence
semble-t-il
son
visage
d'étudiant
potache
s'est
transformé
en
rictus.
Six
buts
encaissés
en
six
minutes,
pas
un
de
marqué
ni
par
lui
ni
par
l'un
de
ses
coéquipiers...
pour
ses
retrouvailles
avec
son
ancien
club,
Mirza
Dzomba
avait
rêvé
d'autre
chose
que
d'une
humiliation.
Le
joueur
s'en
remettra.
L'homme
aussi.
En
quittant
la
vie
dorée
de
l'Espagne
et
du
coup
tous
les
titres
européens
qui
lui
tendaient
les
bras,
l'international
croate
savait
qu'il
prenait
un
risque.
Il
l'assumera
jusqu'au
bout.
Même
si
le
chemin
est
un
peu
plus
long
et
escarpé
qu'attendu.
« Pour
moi,
je
pense
que
c'était
le
bon
moment
de
rentrer
au
pays,
expliquait-il
un
peu
plus
tôt
dans
l'après-midi.
Ça
faisait
sept
saisons
que
j'étais
parti
et
j'étais
un
peu
fatigué
de
cette
vie
loin
de
chez
moi.
Et
puis,
j'avais
tout
gagné
avec
Ciudad
Real.
Mais
ça
n'a
pas
été
une
décision
facile
à
prendre
parce
que
ce
n'est
pas
facile
de
quitter
un
tel
club
et
je
sais
déjà,
quoi
qu'il
arrive
par
la
suite,
que
ces
trois
années
passées
à
Ciudad
Real
auront
été
les
meilleures
de
ma
carrière.
C'est
un
club
dont
tous
les
autres
pourraient
s'inspirer ».
Cinq
finales
de
Ligue
des
Champions
perdues :
Dzomba
a
fini
par
tutoyer
le
complexe
Avec
le
retour
à
Zagreb
de
l'une
des
superstars
mondiales
du
hand,
c'est
en
tout
cas
l'ensemble
du
projet
du
club
croate
qui
a
pris
de
l'épaisseur.
Car
outre
Dzomba,
ce
ne
sont
que
des
joueurs
de
top
niveau
européen
(Sola,
Kaleb,
Vori,
Spoljaric)
qu'a
recruté
le
RKZ.
« Il
y a
la
volonté
de
réaliser
quelque
chose
de
grand
ici
sur
le
long
terme
et
le
club
l'a
montré
en
attirant
de
beaux
joueurs
pendant
les
périodes
de
transfert,
poursuit
le
meilleur
ailier
droit
du
mondial
2003
et
des
Jeux
Olympiques.
Il
reste
encore
quelques
ajustements
et
renforts
à
faire,
mais
c'est
très
intéressant
ce
qui
se
passe.
En
tout
cas,
c'est
ce
projet,
lié
aux
championnats
du
monde
2009
qui
se
dérouleront
chez
nous,
qui
m'a
convaincu.
Et
puis,
Zagreb
à
une
grande
tradition.
Le
club
a
déjà
gagné
la
Ligue
des
Champions ».
Pour
lui
qui
a
longtemps
couru
après,
ça
veut
dire
quelque
chose.
Joueur
exceptionnel,
doté
d'un
shoot
d'une
fiabilité
à
toute
épreuve
et
de
qualités
physiques
qui
font
de
lui
le
cousin
de
l'homme
élastique,
Dzomba
a
ainsi
perdu
cinq
finales
de
Ligue
des
Champions
avant
d'en
gagner
une.
Un
moment,
il a
frôlé
le
traumatisme
et
tutoyé
le
complexe.
« C'était
devenu
une
obsession,
sourit-il.
Je
n'ai
jamais
gagné
le
titre
de
champion
d'Europe
et
avec
la
Croatie,
c'est
le
seul
qui
me
manque,
mais
je
n'y
pense
pas.
La
Ligue
des
Champions,
c'était
un
manque
obsédant,
j'y
pensais
en
permanence.
Après
la
5e
finale
perdue
face
à
Barcelone,
j'ai
cru
à un
cauchemar ».
Comme
lors
des
championnats
d'Europe
2000
où
la
Croatie,
chez
elle,
a
été
privée
de
J.O.
par
la
Slovénie.
Il
dit
alors
qu'il
y a
des
défaites
qui
font
grandir
et
que
celle-ci
a
provoqué
une
crise
de
croissance
aiguë.
« J'ai
mis
trois
mois
à
m'en
remettre,
c'est
la
plus
grande
déception
de
ma
vie ».
A
l'écouter
en
parler,
on
ne
jurerait
pas
que
la
cicatrice
est
définitivement
refermée...
Reconversion
dans
l'immobilier
A
Zagreb,
dans
cette
ville
qu'il
a du
mal
aujourd'hui
à
reconnaître
tant
elle
a
changé
depuis
son
départ,
elle
va
s'effacer.
Pas
disparaître,
parce
que
ce
jour-là
il
était
allé
de
l'autre
côté
de
ses
larmes
et
qu'on
n'en
revient
jamais
tout
à
fait
indemne,
mais
s'effacer.
Le
temps
de
remporter
quelques
titres
puis
de
couler
une
vie
tranquille
avec
sa
famille
au
bord
de
l'Adriatique
où
il a
commencé
à
faire
construire
des
appartements
destinés
préparer
sa
reconversion
dans
l'immobilier.
« Jusqu'en
2009,
je
ne
pense
qu'au
hand,
après
on
verra,
explique-t-il.
Ce à
quoi
j'aspire
le
plus
profondément
après,
c'est
de
vivre
paisiblement
avec
ma
famille,
loin
du
stress
de
la
compétition,
chez
moi
en
Croatie ».
D'ici
là,
il a
encore
le
temps
de
gagner
une
Ligue
des
Champions.
Et
avec
Zagreb,
elle
aurait
forcément
une
toute
autre
saveur.