© Dernières Nouvelles D'alsace, jeudi 24 Juillet 2008

 

Le carré d'as

La France, l'Espagne, l'Égypte et l'Islande constituent le plateau de l'EuroTournoi débutant aujourd'hui au Rhenus Sport. Une affiche de choix regroupant quatre formations qualifiées pour les Jeux olympiques de Pékin.

A un peu plus de deux semaines (17 jours exactement) de son entrée en lice dans le tournoi olympique de Pékin (elle affrontera le Brésil le 10 août), l'équipe de France s'offre une répétition générale, « une sorte de Bac blanc » comme le dit Daniel Costantini, à l'occasion de l'EuroTournoi, 15e du nom, à partir d'aujourd'hui au Rhenus Sport.
 Propulsés au rang de favoris par leurs pairs, les Tricolores n'ont pas donné dans le confortable à Strasbourg. Dans le délicat au contraire puisque, d'aujourd'hui à dimanche, ils se coltineront l'Espagne, l'Islande et l'Égypte, trois équipes elles aussi qualifiées pour les J.O. et qui, elles aussi, nourrissent certaines ambitions.

L'Espagne,
un sacré client
 

 De ceux-là, c'est forcément l'Espagne qui monopolise l'attention. On sait la Liga au dessus des championnats européens, quant bien même la Bundesliga allemande peut également prétendre à cette place de N.1.
 Mais, dans la foulée de Ciudad Real - vainqueur de la Ligue des champions aux dépens du Kiel de Thierry Omeyer et Nikola Karabatic - Pampelune, Barcelone ou Aragon et Leon se mettent chaque année en évidence sur la scène européenne.
 Meilleur ennemi de la France, laquelle lui a régulièrement mis de gros bâtons dans les roues, l'Espagne a connu son heure de gloire en Tunisie, en 2005, là où elle remporta, enfin, son premier titre de championne du monde.
 Régulièrement sur le podium aux "Euros" (argent en 1996, 1998 et 2006, bronze en en 2000), habituée des Jeux (9e participation en Chine, 3e en 1996 et 2000), la formation ibérique compte dans ses rangs quelques uns des meilleurs à leur poste. Au but d'abord ou Barrufet et Hombrados font bien la paire, le futur naturalisé Sterbik, tout bon qu'il puisse être, n'ayant pas grand chose à leur apporter de plus que ces deux-là.
 Et puis, Entrerrios (Alberto comme Raul), Lozano, Romero, Rocas ou Garabaya et Garcia, pour ne citer qu'eux, autant de joueurs inspirant le respect. L'Espagne, un sacré client...

L'Islande
et les souvenirs
 

 L'Islande ensuite. Petit pays, mais grande nation du hand. Peu de licenciés, mais une ribambelle de joueurs de talent qui font, pour la plupart d'entre eux, le bonheur de la Bundesliga.
 Tout comme l'Espagne, la formation nordique a régulièrement croisé le chemin des équipes de France lesquelles, en règle générale, gardent un bon souvenir de ces nombreux rendez-vous.
 Car si l'histoire récente est sans pitié pour les "Bleus" (défaite 32-24 au Mondial-07 en Allemagne), c'est quand même en se débarrassant de l'Islande que la France s'est, en 90, qualifiée pour ses premiers Jeux et en la battant à nouveau, à Barcelone, qu'elle s'est offert une place sur le podium. Surtout, c'est à Reykjavik, en 1995, que les Barjots ont décroché leur titre mondial. Tout ça ne s'efface pas....
 Emmenés par un Olafur Stefansson toujours vert malgré ses 35 printemps (demandez aux Français de Kiel), les athlètes islandais (nourris au poisson, normal) sont capables de tout. Du pire (battus récemment par la Macédoine, ils ne seront pas du Mondial-09 en Croatie), mais plus souvent du meilleur (ils ont éliminé la Suède dans la course aux J.O.). Danger...

L'Égypte,
capable de tout
 

 L'Égypte enfin. Première nation non-européenne à avoir taillé en brèche la domination de celles du vieux-continent, première n'appartenant pas à celles-là à atteindre le dernier carré d'un Mondial (battue en 2001 à Bercy par... la France), l'Égypte est à la recherche de son second souffle.
 Elle semble l'avoir trouvé sous les ordres d'Irfan Smajlagic, ce magnifique joueur champion olympique avec la Croatie et longtemps lumière du championnat de France. On en veut pour preuve son titre de champion d'Afrique aux dépens d'une Tunisie pourtant grandissime favorite.
 Composée de joueurs de talent, cette formation "bodybuildée" a toujours été difficile à jouer, capable de sortir, en cours de match, des formes de défenses auxquelles personne ne s'attend. Un outsider, mais un outsider à prendre très au sérieux parce imprévisible.

La France
dans son jardin
 

 Et puis la France. On l'a dit et répété, il ne manque rien à cette équipe pour enfin décrocher le seul titre qui manque à son palmarès.
 Pour n'avoir raté aucun rendez-vous majeur depuis 1990 (Jeux, Mondiaux, Euros), les Tricolores font partie des meilleurs, des rares équipes, aussi, sacrées deux fois championnes du monde (avec la Suède, la Russie, la Roumanie et l'Allemagne).
 Statistiquement, elle est, et de loin, la meilleure formation des années 2000. Surtout, elle possède des joueurs hors norme qui, dans leur grande majorité, évoluent dans les meilleurs clubs d'Europe, donc du monde (Omeyer et Karabatic à Kiel, Dinart et bientôt Abalo à Ciudad Real, Fernandez à Barcelone, les frangins Gille à Hambourg, quelques autres à Montpellier).
 Expérimentée, mais ne manquant pas de feu, riche tactiquement et techniquement, elle a forcément le droit de rêver à l'or olympique.
 Elle aura tout loisir de le prouver, ce week-end à Strasbourg...

 

A.V.