Périostite, entorse à la cheville et déchirure intercostale pour couronner le tout. La saison de Michaël Guigou est tout sauf un long fleuve tranquille. A la veille de l'EuroTournoi, l'ailier espère avoir mangé son pain noir et entrevoit enfin le bout du tunnel.
Depuis le milieu de semaine dernière, « Mika » est à Strasbourg. Sous la houlette d'Alain Quintallet, l'ancien entraîneur de Sélestat désormais préparateur physique des Bleus, le Montpelliérain tente de rattraper le temps perdu et enchaîne les séances en compagnie Sébastien Bosquet et Cédric Sorhaindo. « Je vais mieux, j'ai passé une IRM ce (hier) matin qui n'a rien décelé de particulier. Je reprends progressivement ».
« Si je vais à Pékin
c'est pour aider l'équipe »
Pour autant, les chances de voir Guigou passer le cap des 100 sélections - il en compte actuellement 98 - sur le parquet du Rhenus semblent bien maigres. « Tout va très vite, j'ai seulement repris la course jeudi dernier. Là, je sors d'une grosse séance de travail physique, mais je ne vais pas prendre de risques. Avec toutes ces blessures, j'ai appris à faire attention. »
Il faut dire que le lutin montpelliérain n'a absolument aucune envie de rester une nouvelle fois à quai. Lui qui a vu le train du dernier Championnat d'Europe lui passer sous le nez en début d'année entend bien embarquer dans l'avion, direction Pékin. Sa place dans le groupe des 14 qui s'envoleront pour la Chine a d'ailleurs été confirmée par Claude Onesta pas plus tard que dimanche soir.
« Le coach peut changer la liste jusqu'au matin même de la cérémonie », précise toutefois l'ailier. « La semaine s'annonce déterminante, mais je reste optimiste. Je n'ai pas la pression des Jeux, j'ai la pression de faire partie de l'équipe. J'ai envie d'y être, je me concentre sur le travail qu'il reste à accomplir pour pouvoir le faire. Si je vais à Pékin, c'est pour aider l'équipe, pas pour l'accompagner ».
Mais surtout pour décrocher le Graal olympique, seul titre manquant au palmarès du handball hexagonal, et chasser le spectre de la désillusion enregistrée il y a quatre ans à Athènes.
Deux déceptions
à évacuer
Auteurs d'un parcours sans faute en poule (quatre victoires en autant de matches), les Bleus s'étaient alors fait sortir à la surprise générale dès les quarts de finale par la Russie. Une élimination précoce qui reste en travers de la gorge du garçon. « Avec le Mondial 2007 en Allemagne, c'est ma plus grosse déception », assure-t-il.
Cette fameuse défaite face à l'Allemagne en demi-finale du Mondial l'année dernière, Guigou ne l'a pas non plus digéré.
Il pensait pourtant avoir fait le plus dur en arrachant l'égalisation au terme d'une action dont lui seul a le secret. D'un trait de génie, il avait médusé les 20 000 spectateurs de la KölnArena. L'espace d'une seconde seulement, le temps pour les arbitres suédois de refuser ce but venu d'ailleurs pour des raisons restées obscures. Un but encore bien présent dans l'esprit de Guigou.
« Évacuer ce but là, c'est vrai que c'est difficile. Même si on n'a pas été aidé par l'arbitrage, on aurait dû creuser l'écart plus tôt. L'issue a fait mal. Comme à chaque match, il y a des enseignements à tirer. Il faut s'en servir pour les Jeux qui arrivent. »
Être au-dessus
au bon moment
Forte de son expérience, l'équipe de France fait figure - avec la Croatie et l'Espagne - de grande favorite dans la quête de l'or olympique. « Nous en sommes capables, mais on ne sait jamais si on est prêt. Sur un match, tout peut aller très vite. On est au-dessus, à nous de faire en sorte de l'être au bon moment ».
En concurrence sur l'aile gauche avec le capitaine Olivier Girault, Guigou part pour le moment avec une longueur de retard. Pour autant, il ne se prend pas la tête : « C'est à l'entraîneur de choisir, moi il faudra que j'apporte quelque chose à un moment précis ». En finale du tournoi olympique le 24 août prochain par exemple...