Des choses à montrer

Claude Onesta : « On est passé de la phase de l'entraînement à celle de la compétition. (Photo archives DNA - Laurent Réa)
L'équipe de France est arrivée lundi soir à Strasbourg en provenance de Russie. Direction EuropaPark avant de participer, à partir de jeudi, au 15e EuroTournoi de Strasbourg.
Ce n'est pas sans plaisir que les joueurs de l'équipe de France ont posé le pied, lundi soir, sur le tarmac de l'aéroport d'Entzheim. Retour à l'ordinaire, si tant est que l'EuroTournoi est une manifestation ordinaire, après un périple mouvementé en Russie.
« C'est vrai que ce déplacement nous a réservé quelques surprises, confie Claude Onesta. Mais on ne peut pas systématiquement espérer l'idéal dans ce genre de choses. Ça l'est à Strasbourg comme ça l'a été à Dunkerque, moins sur ce voyage à Krasnodar. Mais bon, une bonne vieille galère à l'ancienne ne fait pas de mal. Ça permet de relativiser, de remettre pas mal de choses à leurs places. »
« Ne pas traumatiser,
ne pas trop rassurer »
Si le doute est effectivement source de progrès, si le fait de souffrir est un moteur, alors ce tournoi à Krasnodar, devenu triple confrontation franco-russe après le forfait de l'Égypte, a été utile aux Tricolores, deux fois vainqueurs, mais battus lors du troisième match dimanche (27-22).
« Le haut niveau, c'est ça aussi. Ne pas traumatiser une équipe, mais ne pas trop la rassurer non plus. Surtout lorsque, comme c'est le cas avec cette formation, elle est aussi expérimentée. A force de s'entendre dire qu'on a les moyens, qu'on va le faire, que l'or nous est promis, inconsciemment on se dit que oui, on va le faire parce qu'on peut le faire. Un peu de peur, un peu de vigilance ne peuvent pas nuire... »
Les Tricolores sont ainsi revenus de Russie non pas inquiets, mais prévenus. Rien ne leur sera donné à Pékin même si beaucoup les donnent gagnants.
« Des équipes mobilisées,
préparées et ambitieuses »
« Il n'y a pas d'inquiétude parce qu'il n'y a pas encore urgence, continue l'entraîneur de l'équipe de France. On sortait de trois semaines de travail intensif, on a souffert des fatigues du voyage et, aussi, on est tombé sur une bonne équipe de Russie. Le fait que personne ne se soit plaint de ces trois jours prouve d'ailleurs que le groupe est mobilisé et à maturité. »
Pas de soucis donc, d'autant que mis à part de petits bobos (inflammation du quadriceps gauche pour Nikola Karabatic entre autres), les Français affichent un bel état de santé. Pas de soucis, mais l'obligation pour cette formation de faire ses preuves à Strasbourg.
« On est passé de la phase de l'entraînement à celle de la compétition, poursuit Claude Onesta. L'échéance approche et il va nous falloir montrer, à Strasbourg, qu'on est capable de matches dans la lignée du travail fourni jusque là, qu'on est capable, aussi, de bien s'en sortir même en n'étant pas au mieux. L'EuroTournoi est le moment idéal pour parvenir à tout ça puisque nous allons affronter trois équipes intéressantes, mobilisées, préparées et ambitieuses. »
« Pas des certitudes,
plutôt des assurances »
Le plateau promet effectivement de belles oppositions de style, un compromis idéal pour l'équipe de France qui pourra, à l'occasion, se rassurer quant à ses capacités d'adaptation, se livrer à une révision approfondie de son bagage technique.
« On est là dans notre phase terminale de préparation avant les Jeux (la France ne disputera plus qu'un match amical, le 6 août à Pékin, face au Danemark). Ce ne sont pas forcément des certitudes qu'on va chercher durant ces quatre jours, plutôt des assurances. »
Montrer de belles choses afin de justifier cette étiquette de favori qui colle forcément aux maillots de cette équipe tricolore. « L'objectif commun et avoué est de décrocher une médaille en Chine. Quitte à en remporter une, autant que ce soit la plus belle... »
A.V.