© Dernières Nouvelles D'alsace, Dimanche 27 Juillet 2008

 

A moitié convaincant

Auteurs d'un match cahoteux, les handballeurs français ont dû attendre la fin de rencontre pour se défaire d'Islandais comme prévu accrocheurs et concentrés. Il faudra considérablement hausser le niveau de jeu en fin d'après-midi face à l'Espagne.

C'était écrit, annoncé et aussi programmé. En alignant les rencontres dans cet ordre précis (Égypte, Islande et enfin Espagne), les organisateurs tablaient sur une finale entre deux des favoris pour la médaille d'or aux Jeux et un dernier match de gala pour clore le week-end. Riche idée évidemment.
 Reste que si l'Espagne n'a fait qu'une bouchée de l'Égypte hier soir (39-27) après avoir déjà gobé façon matjes l'Islande la veille (38-32), les Français, eux, ont souffert pour s'imposer. Démarrant comme toujours poussivement (1-3 à la 3e', 3-6 à la 9e') et ne creusant l'écart qu'à 11' de la sirène après le carton rouge de Robert Gunnarsson auteur d'un geste dangereux sur Guillaume Gille.
 On jouait la 48e' et l'équipe de France ne menait alors que de deux buts (26-24), soit le plus gros avantage de la partie, peu de chose donc.
 Une minute trente et trois buts plus tard signés Abalo, Kempé et Guigou, l'affaire était pliée. Les Bleus venaient de passer un 5-0 aux Islandais qui allait les laisser à terre (29-25). Enfin pas complètement.

Un colosse à la figure
de jeu de massacre
 

 Dans le sillage de l'épatant Snorri-Stein Gundjonsson (8 buts) et de Stefansson (6 buts), les vikings n'abdiquaient pas, c'est pas le genre de la maison. Revenaient à un but à 5' de la fin après deux penalties de Gundjonsson (29-28) et échouaient finalement sur Karaboué, auteur de 11 arrêts en deuxième période et de deux parades décisives dans les dernières minutes.
 Bref, le France - Espagne de tout à l'heure sera bien la finale annoncée de cet EuroTournoi, mais il faudra que les hommes d'Onesta - qui évoluaient sans Dinard (mollet), Narcisse (angine) et rapidement privés de Bertrand Gille (blessures au doigt et au genou) ce qui n'est pas rien - fassent preuve de plus de constance et de rigueur pour s'imposer.
 Il faudra aussi qu'ils varient un peu leur jeu. Histoire de ne pas systématiquement envoyer leurs arrières s'empaler sur la défense comme hier où ils ont fait le régal de Sigfus Sigurdsson, un colosse à la figure de jeu de massacre, et des siens. « Faute de mieux on a su s'accrocher, reconnaîtra ainsi Claude Onesta. On a mis suffisamment d'énergie pour, notamment en défense, passer un cran au-dessus des Islandais, mais ce n'est pas encore satisfaisant. Il ne faudra pas toujours compter sur notre capacité à épuiser l'adversaire ».

Concernés comme pour les Jeux olympiques
 

 De son côté, Bertrand Gille dira que tout ça « manquait d'investissement et de mordant » quand Mickaël Guigou, auteur d'une rentrée convaincante, expliquera : « ce soir on a vu qu'on avait beaucoup de travail, surtout quand Didier (Dinard) et Daniel (Narcisse) sont absents. Nous avons trop manqué de continuité et d'efficacité pour vraiment faire la différence ».
 Jérôme Fernandez, lui, se projetait déjà dans le match du lendemain. « Demain (aujourd'hui) il faudra être concerné comme on devra l'être si on veut aller au bout aux Jeux Olympiques », prophétisait ainsi l'arrière de Barcelone.
 Ce soir, c'est donc répétition générale. Un test grandeur nature.

 

Pascal Coquis

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