« Si on m'avait dit en début d'année que je serais médaillé de bronze à l'Euro et que je ferais les Jeux, je ne l'aurais pas cru. C'est vraiment énorme ».
Cédric Paty a la banane et l'oeil qui brille au moment de se retourner sur les huit premiers mois de l'année 2008. Le 8, chiffre porte-bonheur en Chine sous lequel est placé l'olympiade, n'est pas loin d'être également fétiche pour le Chambérien. En l'espace de huit mois, la carrière du gaucher a connu un sacré coup d'accélérateur.
Un parcours particulier
A 26 ans, le natif de Chatillon sur Seine a découvert les Bleus sur le tard, en début d'année, la faute à un parcours qu'il se plaît à qualifier « d'atypique ». Un parcours calqué sur son cursus scolaire. « J'ai découvert la N1 à 19 ans seulement, quand je suis parti faire mes études à Dijon » explique-t-il.
Après des crochets par Besançon et Villefranche-en-Beaujolais, « Cécé » débarque à Chambéry à l'été 2006. Ses débuts sont pour le moins délicats et poussent Philippe Gardent à décaler cet arrière de formation à l'aile.
Soumis à la rude concurrence de Guillaume Joli, Paty s'accroche et finit par s'imposer dans le collectif savoyard. « Je suis quelqu'un qui ne renonce jamais. Je ne pars jamais vaincu, ni gagnant. Il ne faut pas se reposer sur ses acquis, il faut toujours tout prouver ». Le garçon devient titulaire à part entière à Chambéry et s'impose comme la révélation du début de saison
2007/08.
Alors, quand en début d'année, Claude Onesta est confronté à la veille de l'Euro à une pénurie de gaucher, le nom de Paty apparaît comme une évidence. En Norvège, le Chambérien tient parfaitement son rôle de doublure de Luc Abalo et réalise un bon Euro. « Je me suis rapidement intégré dans le groupe » précise-t-il. Un groupe qu'il n'a plus quitté depuis et qu'il accompagnera dans deux semaines à Pékin.
« Ça reste
les Jeux Olympiques »
Depuis vendredi, Paty a eu la confirmation de la bouche de Claude Onesta qu'il sera le remplaçant des Bleus en Chine. « Je n'étais pas au courant du choix du coach. C'est vraiment une bonne nouvelle » sourit le 15e homme.
Remplaçant, le gaucher sera obligé de quitter ses partenaires tous les soirs : « Je vais dormir juste à côté du village olympique avec Alain Quintallet, mais je vais passer toute la journée avec le groupe ». explique-t-il. « Dans ma tête, ça reste les Jeux Olympiques avec tout ce que cela représente, la cérémonie d'ouverture, voir la flamme s'allumer. »
Comme celle qui emplit ses yeux au moment d'évoquer ses premiers Jeux...
