Pas de sentiments |
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Les Sélestadiens n'ont pas confirmé leur entrée en fanfare dans l'Eurotournoi de handball en subissant hier soir la loi du champion de France, Chambéry, où évolue désormais leur ancien coéquipier Marc Wiltberger. LES JOURNÉES se suivent mais ne se ressemblent pas pour les Sélestadiens qui ont subi hier soir un revers plutôt sévère de la part de Chambéry si l'on se réfère bien entendu à leur prestation de la veille contre les Croates de Metkovic puisque les Alsaciens avaient créé l'une des sensations de la première soirée en triomphant aisément de l'un des favoris de leur groupe (31-23). Cette performance a certainement donné des espoirs aux hommes d'Alain Quintallet. Mais Didier Stachnick et ses coéquipiers sont vite revenus sur terre. Il a suffi de dix minutes au champion de France pour prendre la mesure de son adversaire totalement hors du coup dès l'entame. Alors que l'on s'attendait à un début de match serré, le SCS multipliait les pertes de balle si bien que les Savoyards n'en demandaient pas plus pour se détacher très rapidement 7-0 (9e). On ne jouait que depuis dix minutes que le match était déjà plié. Le premier but alsacien était l'oeuvre de Stachnick après 10 minutes et 55 secondes de jeu. Sans quelques arrêts autoritaires de Tchoumak, le score aurait même pris de plus amples proportions. Mais le 10 à 1 au quart de jeu en faveur des hommes de Philippe Gardent sonnait déjà le glas des espoirs sélestadiens. Il ne leur restait plus qu'à tenter de sauver la face pour éviter de boire la tasse et d'encaisser une punition. Petit à petit, les Violets reprenaient du poil de la bête pour revenir à 17-9 à la mi-temps et remporter la seconde période (16-13) pour terminer à cinq longueurs de la bande à Gardent et de leur ancien coéquipier, Marc Wiltberger. Un nouveau challengeCe dernier ne se faisait pas une montagne de ses retrouvailles avec ses anciens coéquipiers, ni avec sa ville natale. Accueillis par quelques sifflets lors de la présentation des équipes, "Marco" a disputé un match sérieux comme il aura l'occasion de le faire durant toute cette saison avec son nouveau et certainement dernier club. «Chambéry sera mon ultime destination. C'est très valorisant de retrouver le haut niveau. Je viens notamment de suivre une préparation physique comme je n'en avais plus connue depuis mon passage en équipe de France. A l'entraînement, on se retrouve avec une opposition élevée. C'est un challenge qui me plait.» Retrouver Sélestat n'a éveillé aucun sentiment de revanche pour celui qui vient d'y passer deux saisons durant lesquelles il n'a pas apporté tout ce qu'on attendait de lui. Peut-être un peu trop pour un joueur qui apprécie la confiance que lui accorde son nouvel entraîneur. «Philippe Gardent me connait. Nous avons mis les choses au point. Il m'a demandé de ne jamais le contredire devant les autres joueurs. Mais en revanche, libre à moi de discuter avec lui quand on se retrouve en dehors du groupe.» L'ancien barjot devenu entraîneur sait bien qu'il faut laisser des espaces de liberté à un joueur qui n'a jamais eu sa langue dans sa poche. Demandez-lui s'il est venu trop tôt (il aimerait devenir entraîneur) ou trop tard à Sélestat, l'ancien international vous répondra: «Tout handballeur qui veut pratiquer du haut niveau doit s'expatrier d'Alsace. Même Daniel Costantini l'a souligné en expliquant que nos principales qualités (la pléthore de clubs) sont aussi nos principaux défauts car les structures ne sont pas adaptées.» Ces anciens coéquipiers essayeront de le faire mentir au cours de cette nouvelle saison qui débute dans un mois.
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Christian Weibel |