Boro Golic, le formateur

De Banja Luka à Paris, en passant par Montpellier ou Nîmes, Boro Golic fait, depuis plus de 30 ans, apprécier ses compétences et ses qualités humaines. Son credo : la formation.

 

Des gestes lents, des mots choisis avec application. Quelque soit son interlocuteur, Boro Golic prend toujours le temps de répondre. Comme avec chaque joueur qu'il fait sortir.  Paroles et explications sont son lot quotidien. Sur ces quelques jours sur l'Eurotournoi, l'entraîneur du Paris Saint Germain a passé son temps à prodiguer des conseils.  Particulièrement aux plus jeunes. Boro était venu pour faire tourner son effectif et il l'a fait. « C'est sur un tournoi comme celui-ci qu'il faut permettre aux jeunes qui ont dû mal à s'exprimer en rencontres officielles de jouer. Ils n'ont pas la pression comme pendant la saison et ils ont la chance de rencontrer de très belles équipes ». Et donner sa chance à tout le monde Boro y tient.  Pour sa deuxième année en tant qu'entraîneur du PSG, il est heureux de constater qu'il peut miser sur un groupe plus équilibré que l'année passée. « Je sais que cette saison, je peux compter sur un groupe rajeuni et de qualité ». Alors le PSG rêve de pouvoir troubler la hiérarchie et d'aller bousculer Montpellier et Chambéry.

« C'est l'amour qui nous guide »

 Flash-back : dans les années 60, la vie de Boro est ponctuée par ses allers-retours entre sa Bosnie natale et la France qu'il découvre pour la première fois en tant que joueur. A Sochaux en 1967-1968 puis à Mulhouse en 1969-70. Avant de revenir pour entraîner à Banja Luka, club phare de l'ex-Yougoslavie. Retour au pays avant tout par amour, précise-t-il un grand sourire malicieux sur les lèvres : « C'est l'amour qui nous guide ».   Et c'est à Banja Luka que Boro fera ses premières armes en tant qu'entraîneur. Une école exceptionnelle puisqu'il a formé des joueurs parmi les meilleurs au monde.  Puis à nouveau voyage dans l'autre sens. Retour en France en 1988 pas forcément prévu pour être définitif au départ mais qui le deviendra compte tenu de la situation en Yougoslavie.  Changement de pays mais même décor : les salles de handball. Une langue différente mais la même technique : des conseils distillés, lentement et calmement. Si les « disciples » de Boro sont légion, le premier reste son fils Andrej, international français.

Une relation privilégiée

 « Avec Andrej nous sommes les meilleurs amis du monde. Malgré la différence d'âge, on est sur la même longueur d'onde. Comme avec n'importe qui j'essaye de lui apporter le plus possible. » Et c'est comme un rituel, chaque fin de match, Andrej se pose près de son père et l'écoute religieusement refaire le match.  Pourtant Boro, modestement, refuse l'étiquette de guide spirituel. « Je lui dis ce que je pense et, après, lui en fait ce qu'il veut ». Mais il reconnaît tout de même que si son fils a confiance en quelqu'un c'est en lui. Une relation privilégiée. « Mais c'est assez habituel chez nous. C'est aussi une façon de ne pas oublier nos racines. »

Marion Thibaut

© Dernières Nouvelles d'Alsace, Dimanche 26 Août 2001.