Si l'EuroTournoi réunit le gratin des clubs européens de handball,
l'équipe de France A s'est invitée cette année au festin. Parmi ces espoirs
tricolores, Nikola Karabatic, qui a fait ses premières armes en Alsace,
semble promis à un bel avenir.
Quand Nikola Karabatic retrouve les salles
strasbour- geoises à l'occasion de l'EuroTournoi, son père Branko, sa maman
Lala et son jeune frère Luka, qui figure parmi les meilleures jeunes
tennismen de son âge, ne sont jamais loin.
Photo Thierry Gachon
UN DÉPLACEMENT en Alsace prend souvent des allures de
pèlerinage pour Nikola Karabatic. Et pour cause, puisque c'est à Strasbourg
que son père a terminé sa carrière de gardien de but charismatique avant
d'embrasser celle d'entraîneur pour un bail de cinq saisons à la Robertsau
et deux autres du côté de Colmar. Nikola, qui est né à Nis (Yougoslavie) n'a
rejoint son père que six mois plus tard. C'est en Alsace qu'il a appris ses
premiers mots de français et où il a connu ses premières émotions
handballistiques. « Je n'avais que quatre ans, mais je me souviens très bien
des matches de mon père dans les cages de la Robertsau. Ça reste
inoubliable, comme le sont tous les amis et connaissances que je prends
tellement de plaisir à retrouver lors de mes passages dans la région. »
C'est au centre sportif de La Robertsau, du Sud de Strasbourg, que Nikola a
commencé à tâter la petite balle, avant de faire ses premiers pas de
handballeurs à l'école du Colmar HC. Mais c'est au Thau handball, du côté de
Frontignan où la famille a émigré, que se forge réellement la carrière de
celui qui porte depuis trois ans le maillot de Montpellier.
Une progression fulgurante
Et si son père a brillé entre les bois, le fils se distingue dans le
champ, plus précisément au poste d'arrière gauche où il est promis à un
grand avenir. A 18 ans, certains le voient très rapidement prendre ses aises
en équipe de France A, lui qui vient d'honorer ses premières capes avec la
sélection A'que le sélectionneur, Claude Onesta, a relancé pour permettre de
rassembler et de voir à l'oeuvre des prétendants aux plus hautes
responsabilités tricolores. « Moi-même, je suis époustouflé par ses progrès,
avoue fièrement le géniteur. Il est vraiment étonnant pour son âge. »
L'intéressé n'est pas insensible mais sait qu'il lui faut continuer de
travailler pour gagner ses galons de titulaires à Montpellier. Chez le
champion de France, qui cherche à se mêler à la crème de l'élite européenne
(c'est-à-dire mondiale), les postes sont doublés et les tauliers ont pour
nom Bojinovic (ex-Barcelone), le remplaçant de Fernandez, ou encore,
Junillon autre membre de l'équipe de France. « La première année à
Montpellier, je jouais avec l'équipe réserve en nationale 2 tout en
partageant l'entraînement avec les joueurs de la D1 à partir de la
mi-saison. En fin d'année, j'ai fait mon apparition avec l'équipe une en
demi-finale de la Coupe de France. » C'est ainsi qu'on l'a vu à l'ouvrage
lors de la précédente édition de l'EuroTournoi à l'entame de sa seconde
année dans le club héraultais où ses apparitions ont également été plus
fréquentes (une vingtaine de matches) au cours de la saison passée. « Ma
progression est rapide, mais ma carrière prend la direction vers laquelle
j'ai toujours tendu. Tout petit, je n'avais qu'une idée en tête, celle de
faire du handball de haut niveau. Evoluer à Montpellier et en équipe de
France A'à 18 ans, c'est vrai que c'est pas mal. A moi de m'affirmer pour
conquérir mes galons en équipe de France et continuer de progresser. » |